N. Sarkozy, battu le 6 mai dernier, fait un retour
fracassant sur la scène médiatico-politique, en appelant de façon à
peine voilée à une intervention militaire en Syrie.
Le communiqué commun qu’il a publié le 8 août 2012 avec Abdelatif Sieda,
président du « Conseil national syrien » (CNS) souligne « de grandes
similitudes avec la crise libyenne », et réclame « une action rapide de
la communauté internationale pour éviter des massacres ».
L’UMP fustige «l’attentisme criminel » du nouveau gouvernement qu’elle
oppose à l’esprit d’initiative de l’ex-président. Le PS et ses ministres
dénoncent la manœuvre politique et « l’irresponsabilité » de
l’opposition qui ne fait pas bloc derrière la pseudo voix de la France,
comme lui-même l’avait fait avant l’alternance du 6 mai. Cette polémique
dépasse toutefois largement le champ de la politique intérieure.
Pendant que le régime réactionnaire de Bechar El Assad poursuit sa
politique criminelle, toutes les puissances impérialistes s’activent
autour de la Syrie. Mais la Russie et la Chine ne sont pas prêtes,
cette fois, à s’abstenir au Conseil de Sécurité, comme elles l’ont fait
au moment où s’est décidé l’intervention en Libye. Et l’administration
Obama, en pleine campagne électorale, ne veut pas s’engager dans une
nouvelle guerre ouverte. Tous craignent, dans l’immédiat, une
déstabilisation encore plus grande de la région. Et tous savent que -
n’en déplaise à Sarkozy - la Syrie, ce n’est pas la Libye ! Le régime et
l’armée syrienne, sont plus solides malgré des défections de haut rang
et les enjeux, en termes de bouleversement des équilibres mondiaux, sont
beaucoup plus grands. C’est ce que résume le ministre de la défense,
Jean-Yves le Drian, quand il déclare qu’une intervention militaire en
Syrie, « c’est facile à dire, très dangereux à faire » ! Les grandes
puissances préfèrent donc, pour l’instant, faire jouer leurs relais
régionaux. D’Hillary Clinton à Laurent Fabius, la Turquie voit défiler
beaucoup de diplomates !
Les liens avec les milieux d’affaires libanais et syriens font
traditionnellement partie de la politique de l’impérialisme français.
Derrière l’initiative de l’ancien président français avec « l’opposition
» syrienne, il y a l’espoir que les entreprises françaises pourront
être en bonne place pour les contrats et les marchés, en cas de
changement d’équipe à la tête de cette grande puissance régionale. C’est
un calcul qui n’a rien à voir avec les intérêts du peuple syrien.
Nous condamnons cette politique de va t’en guerre.
La France, qui a joué un rôle actif dans les guerres de Cote d’Ivoire et
de Libye, avec le soutien de François Hollande et du PS, a pris le 1er
août la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle ne
doit pas être le promoteur d’une nouvelle intervention militaire qui ne
ferait qu’aggraver encore la situation du peuple syrien et des peuples
de la région.
Nous dénonçons l’appel à l’intervention directe lancée par Sarkozy en
lien avec une partie de l’opposition syrienne, mais aussi toutes les
manœuvres diplomatiques, trafics d’armes et interventions en tous genres
dans lesquelles toutes les grandes puissances sont engagées.
Impérialistes, bas les pattes de la région !
Paris le 11 août 2012
Parti Communiste des Ouvriers de France
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