lundi 13 août 2012

Non à une intervention militaire de l’impérialisme français en Syrie

Lire le communiqué du PCOF :
N. Sarkozy, battu le 6 mai dernier, fait un retour fracassant sur la scène médiatico-politique, en appelant de façon à peine voilée à une intervention militaire en Syrie. Le communiqué commun qu’il a publié le 8 août 2012 avec Abdelatif Sieda, président du « Conseil national syrien » (CNS) souligne « de grandes similitudes avec la crise libyenne », et réclame « une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres ».

L’UMP fustige «l’attentisme criminel » du nouveau gouvernement qu’elle oppose à l’esprit d’initiative de l’ex-président. Le PS et ses ministres dénoncent la manœuvre politique et « l’irresponsabilité » de l’opposition qui ne fait pas bloc derrière la pseudo voix de la France, comme lui-même l’avait fait avant l’alternance du 6 mai. Cette polémique dépasse toutefois largement le champ de la politique intérieure.

Pendant que le régime réactionnaire de Bechar El Assad poursuit sa politique criminelle, toutes les puissances impérialistes s’activent autour de la Syrie. Mais la Russie et la Chine ne sont pas prêtes, cette fois, à s’abstenir au Conseil de Sécurité, comme elles l’ont fait au moment où s’est décidé l’intervention en Libye. Et l’administration Obama, en pleine campagne électorale, ne veut pas s’engager dans une nouvelle guerre ouverte. Tous craignent, dans l’immédiat, une déstabilisation encore plus grande de la région. Et tous savent que - n’en déplaise à Sarkozy - la Syrie, ce n’est pas la Libye ! Le régime et l’armée syrienne, sont plus solides malgré des défections de haut rang et les enjeux, en termes de bouleversement des équilibres mondiaux, sont beaucoup plus grands. C’est ce que résume le ministre de la défense, Jean-Yves le Drian, quand il déclare qu’une intervention militaire en Syrie, « c’est facile à dire, très dangereux à faire » ! Les grandes puissances préfèrent donc, pour l’instant, faire jouer leurs relais régionaux. D’Hillary Clinton à Laurent Fabius, la Turquie voit défiler beaucoup de diplomates !

Les liens avec les milieux d’affaires libanais et syriens font traditionnellement partie de la politique de l’impérialisme français. Derrière l’initiative de l’ancien président français avec « l’opposition » syrienne, il y a l’espoir que les entreprises françaises pourront être en bonne place pour les contrats et les marchés, en cas de changement d’équipe à la tête de cette grande puissance régionale. C’est un calcul qui n’a rien à voir avec les intérêts du peuple syrien. Nous condamnons cette politique de va t’en guerre.

La France, qui a joué un rôle actif dans les guerres de Cote d’Ivoire et de Libye, avec le soutien de François Hollande et du PS, a pris le 1er août la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle ne doit pas être le promoteur d’une nouvelle intervention militaire qui ne ferait qu’aggraver encore la situation du peuple syrien et des peuples de la région.

Nous dénonçons l’appel à l’intervention directe lancée par Sarkozy en lien avec une partie de l’opposition syrienne, mais aussi toutes les manœuvres diplomatiques, trafics d’armes et interventions en tous genres dans lesquelles toutes les grandes puissances sont engagées.

Impérialistes, bas les pattes de la région !

Paris le 11 août 2012
Parti Communiste des Ouvriers de France

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