Courrier de Brigitte Gonthier-Maurin, Sénatrice des Hauts-de-Seine (Groupe Communiste Républicain et Citoyen) et de Nadine Garcia, Conseillère générale, à Monsieur Michel Sapin Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social concernant les papeteries de la Seine à Nanterre
Nous apprenons avec consternation que vous avez accordé l’autorisation
sollicitée
par le groupe SMURFIT KAPPA pour le licenciement des salariés
protégés de l’entreprise « La papeterie de la Seine », alors que l’Inspection du
Travail l’avait refusée à deux reprises au motif notamment de l’absence de
Réels motifs économiques ou de sauvegarde de la compétitivité de
L’entreprise.
Depuis 2005, le groupe SMURFIT KAPPA, leader européen de l’emballage, a
fermé plus de 7 sites en France alors que dans le même temps, il investissait
massivement sur d'autres sites hors de France.
Sur les trois dernières années, ce groupe a enregistré de confortables
résultats :
un chiffre d’affaires en progression de plus de 21%, qui passe de 6,1
milliard d’euros à 7,4 milliards d’euros entre 2009 et 2011,
une trésorerie dégagée par l’activité de plus de un milliard d’euros en
2011, en forte amélioration (741 millions d’euros en 2010).
Une fois de plus, nous sommes confrontés à un groupe côté en bourse qui
préfère sacrifier les emplois en France pour privilégier des actionnaires.
Par un courrier en date du 8 août, les salariés de « La papeterie de la Seine »
vous ont interpellé pour vous exprimer combien la fermeture de leur usine de
Nanterre était choquante pour les 105 salariés et leur famille, victimes d’une
Délocalisation qui ne porte pas son nom.
Ils vous expliquaient que « l’expertise demandée par le CHSCT a mis en
évidence des difficultés de reclassement et des situations extrêmes,
auxquelles le cabinet de reclassement ne peut répondre à lui tout seul et que
l’expert préconisait le maintien des Instances Représentatives pour s’assurer
que tous les moyens seront mis en œuvre afin d’éviter des situations critiques
et maintenir un lien avec les salariés. »
Ils insistaient sur le fait que « Dans ce contexte, l’action des représentants
du personnel protégés reste primordiale et que les Instances
Représentatives et les organisations syndicales ont accompagné sur le plan
juridique les nombreux salariés qui contestent à juste titre leur
licenciement. »
Ils soulignaient enfin que « les Instances représentatives et les
organisations syndicales souhaitent, à travers leurs actions, se prémunir de
nouvelles fermetures et protéger ainsi les trois derniers sites papetiers du
Groupe en France (Rethel, Saillat et Alfa d’Avignon). »
Ils n’ont reçu comme seule réponse de votre part que l’envoi de lettres de
Licenciements. Vous comprendrez leur émoi, tant ces salariés comme tant d’autres ont placé un grand espoir et une attente forte dans l’avènement
d’un gouvernement de gauche dans notre pays. Ils aspirent notamment à la
conduite d’une toute autre politique que celle conduite précédemment, à
un soutien, des décisions politiques pour encadrer les licenciements économiques, de nouveaux droits leur donnant la possibilité de contester les motifs lorsque qu’un groupe bénéficiaire ne recherche qu’à accroître sa
rentabilité et ses profits, au détriment des emplois et des compétences.
Nous vous demandons de nous recevoir de toute urgence.
Dans cette attente, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Ministre, nos
Respectueuses salutations.
Nadine Garcia
Brigitte Gonthier-Maurin
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