Brigitte Gonthier-Maurin le 11 octobre 2010, lors d'une manifestation à Nanterre pour le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et pour tous |
Lire son interview dans le journal L’Humanité du 21 décembre 2011 :
Brigitte Gonthier-Maurin
« Faire grandir l’exigence du droit à l’emploi »
Femmes
La sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin, membre du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), est depuis peu présidente de la délégation aux droits des femmes de la Haute Assemblée.
Quelles seront vos priorités à la tête de la délégation ?
Brigitte Gonthier-Maurin. Nous resterons attentifs et mobilisés sur toutes les violences, toutes les discriminations, toutes les inégalités dont les femmes sont victimes. Bien sûr, nous allons poursuivre le travail sur la parité puisque nous avons des échéances électorales très importantes dans l’année. Mais le sujet sur lequel nous porterons nos efforts, c’est celui du travail. Parce que des femmes sont contraintes à la grande précarité, au temps partiel imposé, parce qu’elles sont cantonnées au sous-emploi, parce qu’elles n’accèdent pas à toutes les filières de formation, elles se construisent un parcours qui se déshumanise. Le travail, plus que jamais, est un facteur d’aliénation des femmes. Je crois qu’il faut faire grandir l’exigence du droit à l’égalité salariale et professionnelle. Du droit à l’emploi comme condition fondamentale de l’émancipation des femmes. Droit qui doit s’assortir d’un système de protection sociale qui permette l’accès à la santé, au logement, à l’éducation.
La situation ne s’est pas améliorée sous la droite…
Brigitte Gonthier-Maurin. Les inégalités et les discriminations sont loin de reculer parce que les politiques de restrictions budgétaires sont, sur le terrain, synonymes de réduction des droits des femmes. Nous demeurerons ainsi très attentifs à la mise en œuvre de la loi contre les violences faites aux femmes, qui se heurte aux politiques d’austérité. Dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la promotion des êtres humains, les femmes sont les premières victimes. On sait combien les retraitées sont en situation de pauvreté, qu’une multitude de femmes ne pourront pas accéder à une retraite pleine et entière : il faut un droit à la retraite à soixante ans pour toutes et tous et poser la question des pensions.
Concrètement, quels sont
les moyens d’agir de
la délégation ?
Brigitte Gonthier-Maurin. Elle a la capacité de se saisir sur l’ensemble des projets de loi. Par exemple, nous travaillerons dès janvier sur une proposition de loi qui vise à pénaliser les violences sexuelles au même niveau que le viol, puis sur une loi pour la résorption de l’emploi précaire dans la fonction publique. La délégation peut aussi faire valoir des points de vue, organiser des auditions, des colloques, mettre en connexion des associations avec les parlementaires. En provoquant la résonance des exigences qui s’expriment dans la société, nous voulons contribuer à faire en sorte que le législateur transforme ces aspirations en droits et en lois.
Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
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