vendredi 13 juillet 2012

Le changement, c'est mollement...

Edito du Lien 123
La semaine prochaine, l'Assemblée nationale examinera le projet de loi de finances rectificative pour 2012. Par ce texte, le gouvernement remplit certaines des promesses de campagne du candidat Hollande en revenant sur quelques-unes des mesures du quinquennat Sarkozy, certaines aberrantes d'un point de vue économique, d'autres parmi les plus injustes d'un point de vue social, comme par exemple la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), celle des droits de succession, la défiscalisation des heures supplémentaires alors que le chômage explose, ou encore la TVA dite "sociale", adoptée au "pas de charge" en fin de législature et qui devait entrer en vigueur à l'automne prochain.
Je suis sensible à la tenue des engagements pris et je voterai, comme je m'y suis engagée pendant la campagne des législatives, ces mesures qui vont dans le bons sens.

Dans le même temps, je reste préoccupée par le simple coup de pouce au SMIC (+ 27 euros par mois), nettement en deçà des attentes légitimes des salariés dont le pouvoir d'achat ne leur permet pas de vivre dignement ou le projet d'augmentation de la CSG, un impôt non progressif et donc tout aussi injuste que la TVA sociale que nous allons abroger. 

Concernant l'Europe, on ne peut que se réjouir de l'ajout d'un volet croissance au pacte européen de stabilité financière, même si les sommes ainsi affectées, sans commune mesure avec le montant des différents plans d'aide aux banques, proviennent pour l'essentiel d'enveloppes budgétaires déjà programmées par la Commission européenne.
Mais fondamentalement, la question du traité  européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, que François Hollande avait promis de renégocier, reste posée. Ce traité, rappelons-le, prévoit notamment l'instauration d'une règle d'or budgétaire à laquelle je reste farouchement opposée. Parce qu'elle porte atteinte à la souveraineté populaire et à la démocratie, cette règle d'or mérite pour le moins un référendum, et ce d'autant plus que les politiques d'austérité qu'elle implique ne résolvent rien, comme le montrent les exemples grecs, espagnols ou italiens. Et pour cause : les politiques d'austérité ont pour premier effet de tuer la croissance, ce qui accentue les déficits budgétaires, justifiant à leur tour de nouvelles politiques d'austérité. Un véritable cercle vicieux qui ne cesse d'aggraver la situation, pour le plus grand bonheur des banques et de ceux qui prônent une réduction des services publics.

De plus en plus d'économistes, et pas seulement du Front de gauche, mais aussi ceux des institutions financières internationales comme le FMI ou l'OCDE, mettent en garde contre une généralisation de ces politiques d'austérité. D'autres voies sont possibles et démontrées par ces différents auteurs.
Soyez sûrs que je continuerai à les défendre au Parlement, parce que c'est un impératif pour réussir le changement auquel nous tenons. 

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